[RP] Sur les routes des terres acides

Pendant un instant, l'étrange guerrier garda le silence et la pose. L'acier de son épée brandie accrochait les éclats du soleil matinal et faisait miroiter sa lumière dans toutes les directions, illuminant brièvement les environs d'un éclat surnaturel.

Puis, lentement, il abaissa le bras avant de se tourner vers son compagnon ailé. De sa voix profonde, il répondit :

"Pardonne-moi si je t'ai effrayé ou inquiété par mon geste. Une simple prière matinale, un hommage au soleil levant, et un salut à cette nouvelle journée..." Il poursuivit à voix basse... "et éloigner de moi les mauvaises influences d'une certaine personne..."

Lentement, il se tourna dans la direction approximative du groupe et commença à y guetter les signes de son approche. Il soupira avant de demander :

"Alors, comment fut ce petit vol ? J'espère que tu n'es pas allé jusqu'à te blesser ?"

Dragz' salua une dernière fois Turielo et sa gamine, puis jeta un regard circulaire. A vrai dire, à lui aussi avait du mal à quitter le groupe. Ces deux journées (et soirées) passés ensemble avaient été beaucoup plus riche qu'il ne s'y attendait. Mais il ne pouvait plus décemment attendre, quoi qu'en dise Eraneir.
Il repensa encore une fois au jeune mais déterminé Turielo, à sa charmante Fanrïel qui allait goûter les joies des familles recomposés, au paladin fantomatique, à cet ange tombé du ciel, au surdoué du cataplasme qui n'a même pas besoin de laver les plaies, ou encore aux deux escrimeurs... Et à Leïla, bien sûr... Il se tourna vers cette dernière, tandis qu'elle rejoignait son promis, et l'observa un petit moment... Avant de lancer un dernier "Au revoir!" à la troupe, et de partir dans les bois, vers une destination inconnue.

Inconnue, mais pas si lointaine. Profitant des fourrées, de sa petite taille et de sa longue expérience, il se contenta en fait de se cacher dans le sous-bois et de suivre Turielo et Leïla. Si vous vous posez la question, oui, il entendit tout, et aucune parole ne tomba dans l'oreille d'un sourd. Il avait un petit sourire fin aux lèvres, mi-affectif mi-amusé; et totalement voyeur. Mais il se garda bien d'intervenir, et attendit que Turielo parte au loin, heureux, pour faire quoi que ce soit.
Il sortit alors du sous-bois, et s'annonça d'un:
"Leïla! Viens."
Sa voix était grave, et ses yeux et ses lèvres avait oublié le sourire de tout à l'heure. Il alpagua la jeune fille, et sans grand ménagement, l'attira dans le sous-bois.
"Je vous quitte, oui, mais avant je dois te parler. Ecoute."
Le moins qu'on puisse dire, c'est que sa voix donnait envie de suivre ses ordres. Et que son visage n'était pas vraiment amène.
"Tu ne le sais pas, mais Eraneir et moi, cela fait vingt ans qu'on voyage ensemble sur les routes. Et c'était parti pour durer jusqu'à notre mort. Je lui ai demandé de venir avec moi, et il n'a pas voulu. Je sais très bien pourquoi. C'est pour toi. Que tu le veuilles ou non, c'est pour toi.
Je ne t'en veux pas. Je ne lui en veux pas non plus. Mais il fallait que tu mesures ce qui le lie à toi. Fais en sorte que ce lien soit réciproque, si tu y tient vraiment. C'est important. Il adore ton ingénuité, mais qu'elle ne t'empêche jamais de réfléchir, de regarder autour de toi. C'est compris?
Lui, il ne te demandera jamais cette réciprocité. Je le sais, il a déjà commencé. Il te fera croire que tout va bien pour lui, et que tu n'as à te soucier de rien. Il voudra s'occuper de tout. Ne le laisse pas faire! Il aura autant besoin de toi que toi de lui, ne crois jamais le contraire. Ce petit sot ne voudra que ton bonheur, et il en oubliera de te donner le reste. Et il finira par le perdre à son tour...
C'est compris? Tiens, prends donc ceci, continua-t-il en sortant une petite bourse fort maigre. Ne touche surtout pas ce qu'il y a à l'intérieur, mais apporte-le à Eraneir! Il saura quoi en faire. Et si il le veut, il te dira ce que c'est. Moi, je n'en ai plus besoin. Dis-le-lui, même si il ne me croira pas. Et va voir ce qui le taraude, par la même occasion. Il te dira que c'est mon départ, mais il n'y a pas que ça, je le sais. Je n'ai rien dit tout à l'heure, parce que ce je partais, mais il est fou si il crois que je ne m'en suis pas rendu compte.
Dragz'Dul observa la jeune elfe avec intensité. Il ne savait pas comment elle prendrait ses mots, et à vrai dire la seule chose qu'il désirait, c'était qu'il reste gravé à jamais dans sa mémoire. Il partait, mais il pouvait au moins s'arranger pour que son ami ne se perde pas. Pas complètement...


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Sur le chemin, justement, Eraneir marchait, légèrement renfermé sur lui-même. Les évènements achevaient de le déboussoler complètement, et il ne savait pas vraiment par quel bout les prendre...
Il était content, d'ailleurs, qu'une journée de marche s'offre à lui, histoire d'avoir le temps de penser à tout ça... Et puis, la journée s'annonçait belle...

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Quant à Nymia, elle se maudissait intérieurement de n'avoir pas accepté que quelqu'un d'autre guide ses chevaux. Elle tombait de sommeil, et l'activité, lancinante, achevait l'hypnotiser. Elle fût heureux quand Turielo arriva à son niveau. Avec un peu de chance, la discussion l'empêchera de s'endormir.
"Ne restez pas à côté du chariot, montez. Ce n'est pas votre poids qui fera la différence pour ces pauvres bêtes, hélas. Je vous ai vu discuter avec la petite. Elle a le caractère bien trempé, hein?" C'était sans doute possible une qualité aux yeux de la gitane.

Le dernier mot de Fanriël lui résonnait encore dans les oreilles, idiot, il l'était peut être mais il ne comprenait pas pourquoi. La gitane s'adressa à lui

-""Ne restez pas à côté du chariot, montez. Ce n'est pas votre poids qui fera la différence pour ces pauvres bêtes, hélas. Je vous ai vu discuter avec la petite. Elle a le caractère bien trempé, hein?""

Il accepta volontier l'invitation

-"Merci,bien"

De sa position plus haute il voyait cette jeune âme qui marchait d'un pas résolu, apparemment elle ne décolèrait pas. Il regarda la conductride de l'attelage dans les yeux avec un petit sourir, comme pour acquiescé à sa reflexion sur le caractère de Fanriël

-"Et je m'en étonne de jour en jour. Je me souviens du temps ou je l'ai vue pour la première fois, perdue, pourchassée par un orc. Je l'ai sauvée et pour certaines raisons je l'ai emmenée avec moi.
Elle à toujours été douce, timide, mais pas de trop, une vive intelligence brillait déja dans ses yeux.
Je l'aime comme un grand frère, mais depuis quelques temps, son humeur se dégrade, elle à l'air d'en vouloir à tout le monde, même à moi.
Je pense faire mon possible pour elle mais je n'arrive pas à savoir ce qui la gène vraiment. J'ai l'impression que c'est quelque chose d'évident, mais rien ne s'éclaire."

Il laissa un blanc, au cas ou la nouvelle venue aurait quelque chose à répondre. Puis quelque chose percuta son esprit

-"Mais au fait, nous ne nous somme pas présenté, il est possible que vous l'ayez déja entendu mais je me nomme Turielo Sarathai, et cette jeune fille qui m'accompagne se prénomme Fanriël. Je ne voudrai pas paraître indiscret, mais pourrai-je en savoir plus sur vous et sur vos poursuivants.
La nuit dernière nous avons eu la visite d'un jeune homme qui s'est apparemment servit de notre groupe pour défaire ses agresseurs, puis le lendemain il n'était plus là.
Ne le prenez pas mal, si vous avez besoin d'aide vous en aurez mais je voudrai mieu appréhender les risques, si tant bien qu'il y en ait."

Turielo n'aimait pas faire courir des risques aux autres surtout pour des personne inconnues, mais son bon caractère l'empechait de refuser de l'aide à quelqu'un qui en avait besoin.

Slyph sourit doucement. Superstitions que tout cela, mais comme on dit, chacun son credo.. Puis il répondit avec gaité :

Non messire, je tiens à mes ailes fraîchement réparées et ne compte pas les briser de sitôt. Quant à ce que j'y ai fait, le résultat est désolant. Je n'ai pu les rattraper et comprenant cela, j'ai usé d'un sort pour leur demander de revenir, mais sans les forcer bien sur, ils n'ont quand même aucune raison de se trouver parmi nous, ne l'oublions pas. Hélas, il semble qu'ils n'aient rien voulu entendre et le... "dragon" a continué sa route. In fine, bilan nul.

Il réfléchit quelques secondes avant d'ajouter :

Au fait, sire Agaërnohn, puis-je connaître le but de notre voyage actuel. J'avoue avoir entendu deux ou trois choses mais n'ai pu tirer aucune certitude de ces maigres informations. Pourriez vous éclairer ma lanterne ?

Agaërnohn semblait réfléchir pendant un long moment, gardant le silence. Puis, il se tourna lentement pour faire à nouveau face au semi-ange. Détachant soigneusement ses mots, il répondit :

"Notre destination actuelle, telle qu'elle fut décidé par le jeune elfe, Turielo, est un village elfe qui était autrefois le sien. Notre but, quand nous y serons, consistera essentiellement à le purger de sa population impure si toutefois, les elfes noirs n'ont pas déjà quitté les lieux. De plus, notre ami ailé et son protégé suivaient apparemment la même direction et il est possible que nous les y retrouvions." Il marqua une courte pause avant de continuer, après un profond soupir. "Si tout va bien, Liriae nous y rejoindra plus tard. Soit pendant le nettoyage, soit pendant la sécurisation qui suivra. Ai-je répondu à ta question Semi-Ange ?"

La tête penchée de coté, il posait son regard laiteux sur son interlocuteur, en silence, à nouveau...

Ma foi, vous avez bel et bien répondu à ma question, en effet. Mais hélas, une partie de votre réponse me chiffonne : des elfes noirs vivent au sein de cette compagnie, comment pourraient-ils massacrer leurs frères sans autre raison que les beaux yeux de notre chef ? Je connais le côté purement anarchique de leur population, mais j'osais espérer qu'ils conservaient une certaine éthique Vous savez, j'ai moi même eu des amis drows. Un en fait.

Certes, il n'était pas d'un genre commun et nous nous sommes rencontrés lors de ma lointaine jeunesse, je devais alors avoir quelques soixante printemps. Cet elfe noir est devenu un preux défenseur du bien et, j'ai eu l'occasion de le rencontrer quelques années plus tard, il ferait mentir tous les dictons courant sur son peuple, sauf celui concernant leurs aptitudes au combat. Il mettait un point d'honneur à se battre silencieusement et avait formé une équipée entière à se battre à sa manière. Ils furent des légendes en leur temps : les Ténébreux. Toujours vêtus de noir se battant de préférence la nuit et à visage couvert, ils se taillaient un passage dans les rangs ennemis tels une bulle silencieuse au milieu du tumulte. En fait, leur meilleure arme était la peur. Pas un souffle lorsqu'ils accomplissaient un effort, pas un cri lorsqu'ils mouraient. Mais depuis, la mort a fait valoir ses droits sur eux et de légende, ils sont devenus un mythe. D'aucuns doutent même de leur existence.

Mais, crois moi, ce peuple a commis assez d'infamies pour que mon bras ne retienne pas son coup au moment propice.

Slyph prononça cette dernière phrase en un sourire carnassier.

Et vous, avez vous déjà eu affaire à des membre de cette vile race ?

Le guerrier fit à nouveau face au semi-ange. Il eut, pendant un bref instant, un regard qu'on aurait pu qualifier de mystérieux, énigmatique. Finalement, il inspira profondément et répondit :

"Oui, en effet. J'ai eu affaire à ces... créatures... La guerre fut terrible quand ces sans-âmes décidèrent de raser les marches de l'Ouest qui nous séparaient de leur royaume infernal. Si nous n'avions pas lutté aussi farouchement, leur Reine maléfique les aurait sans doute poussé à envahir la totalité des terres connues. Les pertes en vie furent innombrables et de nombreux héros de mon temps tombèrent pendant cette ère troublée. Ce fut à cette époque que je fis la connaissance de Miltiades qui devint mon écuyer par la suite." Sa voix semble se faire hésitante à l'évocation de ses souvenirs. Mais il se reprit et continua : "Un Ancien nous rapporta la prédiction que la fin du monde et de toute vie viendrait d'un couple d'elfes noirs. Cette prophétie fut gravée dans le marbre et étudiée mais, elle était déjà ancienne et nous ne pûmes en apprendre d'avantage. Donc... Oui, j'ai déjà eu affaire à ces monstres assoiffés de sang. Pilleurs et voleurs, ils n'hésitaient pas à massacrer sans pitié hommes, femmes et enfants, jeunes comme vieux. Ils passaient tout le monde au fil de leurs épées empoisonnées et n'épargnaient rien ni personne. Oui, j'ai connu ces démons à la peau sombre. Et côtoyer ses deux-là ne fait que me rappeler les massacres dont j'ai été témoin. Mais tant que je serai en mesure de lever mon épée, je jure devant Wotan, Tyr, son frère, et Thor, son fils, que je refuse de laisser s'accomplir cette prophétie en laissant ces deux-là hors de tout contrôle !"

Avec l'émotion, le ton était monté. Avec la promesse, il était retombé. Presque dans un souffle, il continua :

"Tu as dû remarquer la cicatrice sur la joue du garçon à peau bleue. Je l'ai faite moi-même avec le plat de cette épée..." Il tira un peu la lame hors de son fourreau avant de l'y laisser retomber "Je l'ai marqué du sceau de Wotan. Une marque invisible sur sa peau, indélébile sur sa chair. Il ne saura sans doute jamais que chacun de ses actes sera désormais surveillé et qu'il sera douloureusement puni à chacune de ses actions malveillantes à venir..."

Son elfe blond était parti. Le sourire aux lèvres, même plus que ça, jusqu'au oreilles. A la façon dont il la qui quitta, elle s'amusa à l'imaginer un instant troubadour, baladin... Fière perspective ! C'est donc sur le ton adopté par Turielo que Leïla continua son chemin, oubliant son passager fortuit, qu'elle ballotait de ses pas, allant jusqu'à sautiller, jusqu'à ce qu'elle manque se tordre la cheville. Mauvaise idée... Ce fait n'avait en rien altéré son bonheur retrouvé, exacerbé par ce qu'elle avait aperçu dans les yeux de celui qu'elle aimait. Sans doute n'était-ce qu'une illusion, un espoir, encore... Mais l'embarras s'était envolé, ils étaient à nouveau complices sans regret. En revanche, une voix sombre sortant du bois interrompit ses pensées, atténuant la plissure au coin de ses lèvres. Voyant le nain qu'elle croyait parti, elle n'hésita pas et le suivit. Le sourire de l'elfe disparut, il était resté un peu plus longtemps pour lui parler, son sujet avait l'air sérieux.

L'elfine écouta le nain en silence, sans broncher, pour assimiler chaque parole qui lui parvenait. Mais elle eut dès le début l'impression qu'elle ne réussirait pas à les interpréter totalement. Aussi aurait-elle besoin de les retenir, pour les analyser plus tard, pensait-elle. Elle si distraite et dispersée s'était faite pour l'occasion l'auditrice la plus attentive que le maître mineur puisse trouver. Pour moi... Elle ne comprenait pas. Eraneir était devenu rapidement un ami très cher et fidèle, en qui elle avait toute confiance et oserait avouer ses moindres désirs, tous ses secrets... Elle commençait à douter. Qu'insinuait donc Dragz' ? N'était-ce pas réciproque ? Elle ne comprenait vraiment pas...
La main posée tranquillement sur la tête du rouquin ronronnant, Leïla avait finalement abandonné toute tentative d'aller au bout du discours de son compagnon, de chercher sa signification. Puis il lui tendit une petite bourse sortie d'elle ne savait où. Elle la saisit sans vraiment réfléchir, donnant lieu par ce biais à une protestation étouffée. Dragz' ne lui expliqua pas ce qu'elle signifiait pour le deux amis, mais cela devait être cher à tous les deux... Les yeux de l'elfette innocente se posèrent sur le petit sachet, et s'embuèrent alors que ses doigts fins se ressérèrent dessus. Elle venait de comprendre une chose de ce qu'avait dit le nain, même si ce n'était pas le fond de sa pensée.

- Pourquoi est-ce que je dois vous séparer ? Un sentiment doit-il en chasser un autre ?

Quel qu'en était la raison, elle s'était placée, bien involontairement, entre ces deux amis, presque des frères... Il se quittaient par sa faute... Si elle avait su... Qu'avait-elle fait de travers ? Ne pouvant lever le regard sur celui qui connaissait sans doute Eraneir mieux que personne, elle continuait de fixer sa main poing crispé. Elle ne serrait pas pourtant pas l'objet, avait peur d'en sentir le contour au creux de sa main...

- C'est injuste...

Déglutissant pour faire passer les larmes, Leïla décida soudain de se reprendre. La petite bourse reposait à présent sur sa paume sans aucune contrainte. Elle releva les yeux, esquissa un sourire hésitant, mais malgré tout légèrement espiègle, anticipant par rapport caractère de son prochain interlocuteur.

- Tu crois qu'il m'écoutera ?

Leïla doutait surtout qu'il lui parle. Après tout, que l'elfe préfèrerait peut-être se confier à quelqu'un d'autre... Son regard redevenu pétillant interpellait le nain. Car si ce n'était pas à elle, ils connaissaient tous deux cette personne...

Nymia écouta avec attention les paroles de l'elfe à ses côtés, clignant des un peu trop souvent, vacillant peut-être plus que ne le demandait les cahots du voyage. Quant elle parla à son tour, ce fut avec application. Son accent et une tendance à mâcher ses mots accentué la rendait tout juste audible.
"Ma foi... je crois bien qu'il faudra vous répondre, de toutes façons... Oh, considérons que j'ai fugué, si vous voulez... Oui, c'est ça, après tout, comme les petites dames un peu romantiques qui viennent frapper à la porte de nos chariots pour renoncer au contexte social étouffant de vous autres sédentaires... Je suis un peu vieille, pour avoir fait ça, n'est-ce pas? Un léger rire, un peu plombé par le sommeil, s'éleva de la bouche de Nymia. Bah, et pourtant... Ses yeux papillonnèrent un peu plus vite, et elle donna l'impression d'être plus réveillé qu'à l'instant même. Mais, et pourquoi je... Raaah... cela suffit pour vous, peut-être? Je n'ai pas vraiment envie d'en parler. Comme je l'ai dit, nous verrons sans doute mon frère venir, mais c'est tout... Il ne devrait pas y avoir de problème! Il s'en ira... Vous ne me prenez tout de même pas pour une simple profiteuse?!
Un court instant, elle resta choqué par cette simple idée. Puis, grinçant des dents, elle se remit à parler. Ah, très bonne façon de rester éveillé, oui...
Revenons plutôt à votre gamine, si vous le voulez bien... Ah mon avis, ne vous en faites donc pas, c'est une phase de l'enfance comme une autre... On s'attache à être grande, si vous voulez... Il faut juste savoir doser sa présence et ses obligations... invitez-là à voir d'autres personnes du groupe, aussi... qu'elle s'aperçoive qu'il y a d'autres personnes que vous dans la vie...

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Dragz' dévisagea Leïla avec un sourire bienveillant aux lèvres. Rien n'est injuste, dans cette vie. L'injustice, c'est la déception des sots. Allez, donne lui donc ça, je te prie. Tu ne me chasses pas, et nous sommes encore très proche. Crois-le.
Puis, sans mot dire, il s'enfonça dans le sous-bois.

Devant le départ de Dragz' qui lui parut soudainement abrupt, Leïla resta sur place, un peu surprise et désorientée. Son sourire lui sembla alors bien niais, immobile dans son désarroi. Elle referma lentement la main sur le petit sachet, comme si c'était un trésor précieux qu'elle craignait de perdre. Il ne lui avait pas répondu, sans doute cela n'avait-il pas d'importance...
L'elfe fit demi-tour, sans trop s'attarder sur la brèche obscure qui avait avalé la silhouette du nain. Elle se hâta de rejoindre le convoi, espérant vaguement que personne n'ait remarqué sa courte absence. Elle souhaitait en cet instant ne parler qu'à une seule personne, mais le message du nain lui semblait étrange... Cherchant instinctivement des yeux le sujet de son inquiétude, Leïla sentait peser sur ses épaules tout le poids du monde... Pourtant, ce n'était pas si difficile... L'elfine leva les yeux au ciel. Une sensation confuse... Ce n'était pas ça...

- Eraneir !

Redescendue sur terre, la jeune elfe avait enfin aperçu celui qu'elle voulait voir. Elle se précipita vers lui, tandis qu'il tournait le visage dans sa direction. Voyant son regard, ses pensées s'embrouillèrent, trop de choses lui venaient en même temps... Alors, lorsqu'elle s'arrêta devant lui, aucun mot ne vint. Elle ne savait plus quoi dire, ce n'était pas de la timidité... De nouveau, elle ressentit cette... ombre... C'était froid... Un violent frisson la parcourut, qu'elle tenta de réprimer. Mais la peur qui l'avait envahie, irrationnelle ne voulait pas se calmer... L'elfette fixait toujours les yeux d'Eraneir, comme s'il pouvait l'aider à ne pas sombrer.

- Era... Je...

Un voile passa sur ses yeux. Manquant tomber, elle dût de s'assoir pour garder conscience. Serrant ses bras autour d'elle, elle tremblotait toujours un peu, mais semblait avoir repris un peu de contenance. Secouant la tête pour chasser l'ombre de ses idées, Leïla releva la tête, tendant finalement le bras vers son ami, paume ouverte sur le petit sachet.

- Dragz' voulait que je te donne ça...

Un sourire timide se dessina sur ses lèvres, elle allait mieux. Son malaise incompréhensible était passé, il n'y avait plus à s'en faire. Une fois qu'Eraneir aurait répondu à sa sollicitude, elle se relèverait.

Le regard de Slyph se perdit dans le lointain. Les terribles guerres des elfes noirs,... Que de massacres ont-ils perpétrés au nom de leurs dieux et de leurs idées. Bah, les autres peuples en ont fait autant, mais eux, ils ont vaincu. Comme disait Mandor : l'Histoire est écrite par les vainqueurs. Je parie des dragons d'or contre des clous que certains massacres faits par les paladins sont passés sous silence depuis des siècles. Mais leur renommée est si belle, nul n'oserait la mettre en doute,... D'ailleurs, son histoire de prophétie m'intrigue, interrogeons le plus en avant.

Vous dites donc qu'un prophétie annonce le destruction du monde par deux elfes noirs ? Vous souviendriez vous des termes exacts de cette prophétie ? Voyez vous, j'ai un jour rencontré une personne assez douée en matière de prophéties et je me suis toujours demandé dans quelle mesure ces prédictions sont elles vraies. Aussi j'essaie de mettre à profit ma longue vie pour vérifier le bien fondé des augures des devins. Au passage, pourriez vous aussi me dire plus précisément qui était cet Ancien qui la prononça ?

Slyph était en effet féru de prophéties et en connaissait quelques unes sans vraiment y apporter un grand crédit. La seule qu'il crût était celle concernant sa propre mort et il se gardait bien de faire se rencontrer tous les éléments de l'augure au même endroit.

Heureux de pouvoir en apprendre une de plus, il observa le paladin en quête de renseignements précieux.

Turielo écoutait avec attention les explications de Nymia, malgré sa fatigue elle relevait on image le plus haut possible, il ne put qu'être impressionné par sa force de charactère.

-"Disparaître de la sorte n'est pas spécialement signe d'immaturité, bien qu'un décision prise sur un coup de tête peu parfois aider à s'épanouir. Mais rassurez vous je n'accuse personne de vouloir profiter de nous de toute façon personnelement j'aurai du mal à ne pas vous venir en aide, c'est dans ma nature. Mais il faut que je rassemble les différentes informations histoire de ne pas s'embarquer dans quelque chose dont nous ne savons rien."


Après que ces choses là soient règlées, elle lui proposa d'en revenir à Fanriël. La petite elfine réclamait juste plus d'attention... elle était juste envieuse des autres personnes avec qui il voyagait, nottement avec Leïla.
Mais oui ! Cette intimité qui s'est installée à tout vitesse entre eux à été comme un choc direct pour elle.
Iditot, oui... Il savait désormait pourquoi.

-"Je n'ai aucune expèrience en tant que père, vu mon age vous en conviendrez, pour ce qui est d'une experience de grand frère....Je ne pense pas avoir les prérequis non plus............
Je ne dis pas que je veux renoncer à elle, pas du tout. Mais depuis le peu de temps que nous nous connaissons je ne l'avais jamais vue sous cette personnalité, enfin peut être que c'était parce que je ne lui ai pas fournit assez d'attention.
Mais pour ce qui es de la faire mieu connaître avec les autres membre du groupe elle le pourrait sans problème mais elle l'a rarement fait et grâce à vous j'ai d'ailleur compris pourquoi, elle en veut à quiconque me prend du temps.

Enfin merci de votre aide, je vais essayer d'arranger les choses lui porter plus d'attention, mais aussi prendre mes responsabilités et lui apprendre aussi à contrôler ses caprices, il y a une différence entre jalousie et posséssivité. Merci encore."

Il descendit du banc et regarda Fanriël un peu plus loins, et a voir sa démarche elle n'était toujours pas calmée. A cette vue Turielo se dit qu'il aura du pain sur la planche, mais quand il faut y aller, faut y aller ! Il inspira et accelera le pas pour passer en tête

Agaërnohn soupira lugubrement. Replonger dans le souvenir de faits datant de près d'un millier d'années ne faisait que lui rappeler sa condition présente. Et se rappeler sa condition actuelle le faisait penser à tout ce qu'il avait perdu en mourant de la main de ce démon. Néanmoins, il réfléchit un instant et expliqua lentement, perdu dans ses pensées.

"Tout ce que je peut dire à propos de cet Ancien qui nous la rapporta, c'est qu'il n'était pas l'auteur de la Prophétie. Ce vieil ermite, dont le nom n'a que peu d'importance, faisait partie d'un groupe de sages disséminés dans le Royaume. Leur but était de ramener au jour textes anciens et savoirs oubliés. C'est ainsi que cet homme s'était fixé pour but de déchiffrer les glyphes et autres symboles qui couvraient les murs de la grotte qui lui servait de logis."

Il soupira à nouveau. Tout ceci lui semblait bien lointain... A l'époque, il n'y avait guère prêté d'attention, qui plus est. Il avait préféré les affronter, les pourchasser et les décimer jusqu'au dernier plutot que de leur demander leur point de vue sur cette question. Après avoir repoussé les premières vagues, l'Ordre de Wotan avait pu inverser les tendances et nettoyait colonies et postes avancés, suivi de près par l'armée régulière et les autres combattants...

La Prophétie... Le Père-Commandant lui en avait parlé. A lui comme à d'autres. Quels en étaient les mots exacts... Sacrebleu !

"Munin, aide-moi..." Soupira-t'il avant de continuer à voix haute... "Je ne me rappelles plus les termes exacts que mes Supérieurs me rapportèrent, uniquement des fragments qui suffisèrent à l'époque pour justifier nos actions. Il était question d'un couple d'elfes noirs possédant un grand pouvoir, de fin des temps, de début de la nuit et surtout d'un déchainement de chaos et de violence. Les tournures alambiquées et les termes ne comptaient alors que peu pour moi à l'époque, jeune guerrier que j'étais alors. Je n'avais encore qu'une simple épée à l'époque..."

Le ton employé pour sa dernière phrase semblait signifier qu'elle indiquait quelque chose d'important et d'évident aux yeux du Paladin. Aussi garda-t'il le silence, cloturant ainsi le sujet sans en avoir l'air... poliment mais fermement...

Enfoncé dans ses nuages, Eraneir marchait à la traîne du convoi, sans trop s'en soucier. Il usait de son bâton de combat comme d'un simple bâton de marche, exacerbant encore le problème qui devait s'imposer chez toute personne logique: Comment, sans la musculature d'un Troll, arrivait-il à soulever ce morceau d'acier grand comme lui, lourd sûrement comme deux barre à mine, en donnant la sensation de ne porter qu'une baguette de saule?
Il rêvassait, ou plutôt broyait du noir, ses problèmes en toile de fonds, quand Leïla l'appela. Il tourna la tête avec un temps de retard, puis l'oublia presque aussitôt pour s'enfoncer avec plus de force encore dans ses ennuis. Il ne prêta pas vraiment d'attention aux quelques mots de l'elfine, ne s'aperçut pas qu'elle bredouillait, et ne tenta même pas de la retenir quand elle manqua tomber. A vrai dire, il ne l'écoutait que d'une oreille distraite, et avait déjà placé son regard au loin...
Quand elle lui tendit la bourse de tissu, il revint un peu et la pris, vaguement curieux tout au plus. Après un très bref examen, il commença à la ranger dans un des vastes plis de son vêtement qui lui servait de poche, quand il prit vraiment conscience des mots de Leïla. "Dragz' voulait que je te donne ça"... Pourquoi donc le nain était-il passé par elle? Il ressortit la bourse, la palpa, la soupesa, et en conclut qu'elle portait une unique pierre, de petite dimension. Eraneir fronça les sourcils, puis retourna le sachet pour en faire tomber l'occupant dans sa main, mais, au dernier moment, à peine l'objet sorti du sac, il ne put s'empêcher de reculer (manquant frapper Leïla) et de retirer sa main vivement. Il contempla, interloqué, l'objet tombé de la bourse à ses pieds: une petite améthyste grosse comme une phalange. Puis, il se laissa choir à son tour près de Leïla et, tout en remettant, tout en faisant bien attention à ne pas la toucher, l'améthyste dans son sachet, demanda à la messagère: "Qu'est-ce que Dragz' t'a dit sur cet objet?"
C'est alors qu'il la regarda pour la première fois de la scène. Laissant passer un court moment, se remémorant son entrée, il la pris par l'épaule, l'attira à lui et ce faisant, rectifia sa question:
"Ou plutôt: qu'est-ce que t'as dit le vieil et docte nain, pour te mettre dans cet état?"
Décidément, il faillait à tout ses devoirs, à force de se poser des questions insolubles. Intérieurement, il se promit de ne plus broyer du noir bêtement.
Ici, le narrateur ne peut que vous assurer que ce n'était pas la première fois qu'il se faisait de telles promesses...

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Mais revenons à un autre tableau. Nymia, baillant peu, baillant bien, écoutait d'une oreille distraite le jeune elfe à ses côtés. Ses commentaires sur son départ l'agaçait passablement, et elle se demanda d'ailleurs comment un aussi jeune garçon avait pu se trouver à la tête de ce groupe d'aventurier, et chercha une fois de plus si elle avait bien lu ses réponses dans les cartes avant de repousser l'idée d'une pensée irritante.
Tout de même, si jeune! C'était vraiment le monde à l'envers. Il y avait pourtant l'air d'y avoir des personnes un peu sensé... l'homme en armure, le demi-ange... Eraneir... comme qui il ne fallait pas se fier aux apparences! décréta-t-elle. Elle un léger reniflement de dédain quand Turielo déclara ne pas se sentir prêt à élever la gosse. Ben tiens! Un garçon aussi malpoli, qui use de son autorité pour satisfaire une curiosité ma foi fort mal placé...
Puis elle eut un léger mouvement de honte; en vouloir à un enfant de sa bêtise, franchement! Pas de sa faute si on l'a mal élevé! Et puis, cela pouvait encore s'arranger, décida-t-elle, il a encore quelques années devant lui. Il allait falloir parler aux autres membres responsables de cette épopée, ça oui! Elle décida aussitôt qu'il pourra dès maintenant compter sur ses conseils avisés, voire, si cela s'averrait nécessaire, de le remettre plus ou moins dans le droit chemin! De même, d'ailleurs, lui laisser s'occuper de Fanrïel était un choix avisé, puisqu'il est bien connu qu'éduquer quelqu'un aide tout autant à s'éduquer soi-même... Eprouvant tout à coup une bouffée de sympathie pour ce jeune elfe que le hasard et le destin avait placé trop vite devant ses responsabilités, Nymia ne put s'empêcher, quand elle vit qu'il descendait, de lui ébouriffer amicalement les cheveux et de lui assurer d'une voix enjouée:
"Si jamais tu as besoin d'aide, pour la petite, n'hésite pas un instant à me la confier. D'ailleurs, si tu as besoin d'aide pour quoi que ce soit, je me ferais un plaisir de t'obliger. Oh! Et il faudra que tu m'expliques notre objectif, à un moment quelconque, et que tu me présente un peu tout le monde, aussi... N'oublie pas!"

La bourse présentée dans la main innocente de Leïla fut saisie hâtivement et distraitement par celle qui avait un peu plus vécu d'Eraneir, qui ne lui prêta tout d'abord aucune attention. Les mots de la jeune elfe semblèrent enfin le toucher au moment où il allait la ranger dans son vêtement. La jeune fille regarda son ami tâter pensivement le sachet, et sursauta presque quand la pierre qu'il en sortit lui échappa. Il semblait presque avoir trébuché, et lors de cette manœuvre s'était dangereusement approché de Leïla. Celle-ci ne comprit pas vraiment la réaction de l'elfe lorsqu'il contempla la gemme inerte à ses pieds, et n'essaya même pas de l'analyser. Tout s'était passé très vite, ses pensées avaient été dépassées et elle assistait à l'action en spectatrice. Elle se retrouva avec Eraneir assis par terre devant elle, qui la serrait contre lui comme pour la rassurer, une question aux lèvres.

- Euh...

Ayant un peu retrouvé ses esprits, sa première réflection fut pour son manque d'attention, elle avait bien trop souvent tendance à perdre pied... Puis l'enjeu de la scène se fit à nouveau connaître à elle, et elle entendit enfin l'interrogation de son ami. Dragz' ? La mettre dans cet état ? Pourquoi Eraneir pensait-il cela ? Bien évidemment, idiote ! Elle avait manqué défaillir devant lui, comme si elle était porteuse d'une mauvaise nouvelle...

- Eh bien... Il ne m'a rien dit de particulier, je...

Ce qu'elle était en train de dire n'était pas tout à fait vrai, mais au moment où elle le prononçait, il était impossible de douter de sa bonne foi. Elle réaliserait plus tard que c'était faux, mais que le discours du nain était pour elle, et qu'elle ne pourrait pas le partager avec Eraneir...

- Mon malaise n'a rien à voir avec lui. C'est...

Plissant les yeux, l'elfine regarda vers le ciel sans vraiment s'en rendre compte, puis secoua la tête.

- C'est passé...

Un sourire s'étira au coin de ses lèvres, mais s'il était sincère, il était aussi un peu forcé. Un pressentiment restait sur son coeur, mais elle ne voulait surtout inquiéter personne... Tant que cela ne se manifestait pas... Elle revint habilement sur le premier sujet, ce qui permit à son visage d'être plus franc.

- En ce qui concerne la pierre, Dragz' préférait que ce soit toi qui me dise de quoi il s'agissait...

Leïla regarda un instant l'elfe aux faux cheveux bruns, éloignant son visage pour fixer ses yeux. Elle aurait aimé qu'il partage ses secrets, ses angoisses avec elle comme elle l'avait fait malgré sa pudeur et sa retenue, mais le guerrier l'avait précisé, et elle le savait au fond d'elle, cela dépendait de la volonté de leur ami... alors elle ajouta après une légère pause...

- ... si tu le souhaitais...

"Juste ça? Tu es sûr?"
A vrai dire, Eraneir était plutôt persuadé du contraire. il connaissait suffisamment bien son ancien compagnon de route. Mais il n'avait pas à mettre en doute la parole de Leïla, et puis comme ils avaient parlé de lui presque à coup sûr, il oublia sa curiosité, usa de tact et n'attendit pas la réponse pour enchaîner.
"Je pourrais te montrer l'utilité de cette améthyste, et par la même occasion son danger, oui... Ou plutôt, une partie. L'autre partie sera pour plus tard."
Il lâcha Leïla, attrapa son bâton en acier posé à côté de lui et, d'une main, sans trop forcer, le lança en l'air. Le bâton fusa mais Eraneir, toujours de la même main, le rattrapa avant qu'il ne soit trop haut et le prenant par le bout, le ramena tranquillement à hauteur de sa poitrine. Il le fit tenir en équilibre sur un de ses doigts, sans effort apparent. Un courant d'air le rabattant, il le pris encore le bout du bâton par le bout des doigts et lui faisant effectuer un tour complet de cette manière, le plaça sur ses genoux.
"Je n'ai pas grand mérite dans l'opération: je ne sais pas si tu l'as remarqué lors du combat, hier, mais ce bâton n'a presque pas de poids. Ou plutôt, son utilisateur n'en subit pas les effets. Ce simple critère en fait l'arme la plus redoutable que j'ai jamais manié. Mais ce n'est pas une caractéristique intrinsèque de ce bâton: en vérité, ce qui lui donne cet effet est ici."
Et, joignant le geste à la parole, il ouvrit le bâton pour révéler la lame. En son milieu, un saphir de la taille d'une phalange trônait, enchassé par quatre griffes en forme de serre.
"C'est ce saphir. Dragz' et moi l'appelons "pierre de légèreté". Logique. Il fait parti d'un jeu de pierre, auquel fait aussi partie le rubis de Dragz', la pierre de force, et cette améthyste. Quand à l'effet de cette améthyste..."
Toujours en les manipulant, Eraneir échangea les deux pierres. Il regarda alors derrière l'épaule de Leïla,... et disparu. Quand sa voix revint un instant plus tard, elle provenait de derrière l'épaule de Leïla. Il y était.
"Voila. C'est énorme, comme tu peux le voir, mais pour le coup, c'est assez déstabilisant, et en fait on en sort un peu sonné. Peut-être cet effet disparaît-il avec le temps, mais on ne l'a jamais utilisé suffisamment pour le savoir."
Il revint à sa place, et échangea à nouveau les pierres. Eraneir maniait effectivement son arme avec beaucoup moins d'élégance sans la pierre de légèreté enchassé. Il plaça enfin l'améthyste dans sa bourse, et sa bourse dans une poche.
"Enfin, ça c'est la première utilisation de ces pierres. Une utilisation moins classique consiste à les porter directement sur soi. A ce moment-là, on en reçoit l'effet directement, et plutôt deux fois qu'une, un réceptacle vivant est plus efficace que ceux forgés exprès, en fait. Quand on prend la pierre de légèreté dans la main, par exemple, on a plus aucun poids, du tout, et l'on est à la merci du moins souffle de vent. Quand on prend cette pierre-là dans la main... Dragz' a fait l'expérience, une fois, quand je ne le connaissais pas. Il n'a jamais pu m'expliquer ce qu'il s'était passé. Il ne le sait pas non plus, j'en suis sûr. Il sait juste qu'il aurait pu ne pas en revenir, ou que soit ce "en"...
Ça, c'est pour l'explication. Maintenant, il y a autre chose que je voudrais savoir: Pourquoi t'as-t-il donné cette pierre? Il en aura besoin, et son gant possède un réceptacle qui aurait pu lui permettre de l'utiliser. Il t'a forcément donné une explication à son geste!
Enfin, viens, le groupe s'éloigne trop, nous en parlerons en marchant..."

L'oreille de Leïla avait été absolue pour les paroles d'Eraneir, tour à tour surprise, sceptique, curieuse... Ces pierres commençaient sérieusement à l'intéresser, l'intriguer, l'attirer... Etrangement... Mais elle n'avait pas conscience avoir même éclipsé de son esprit le chant des oiseaux qu'elle aimait tant. Cela n'avait pourtant pas tant d'importance aux yeux de l'elfine. Juste parce que les propriétés de ces pierres étaient stupéfiantes et qu'elles appartenaient aux deux amis. Eraneir semblait lui-même quelque peu effrayé par les capacités que ces gemmes procuraient, et la jeune fille comprenait aisément pourquoi. Quelque chose se dégageait de ces pierres, quelque chose de fascinant... de malfaisant... Leïla secoua la tête. Etait-ce encore son imagination ?
Un miaulement sortit de son sac lorsqu'elle se leva, suivant l'exemple d'Eraneir. Elle regarda l'elfe qui semblait préoccupé. Dragz avait raison, quelque chose le travaillait. Si ce n'était pas son départ, ou la question qu'il venait de lui poser, qu'était-ce ? La meilleure chose à faire dans l'immédiat était sans doute de répondre à son attente, fut-ce pour le décevoir.

- Il me l'a donnée, c'est tout. Il était sûr que tu ne croirais pas qu'il n'en avait plus besoin. Il a vu juste...

Regardant toujours son ami, attentif à ses dires, Leïla restait sérieuse, cela commençait à faire un petit moment, ce qui ne lui ressemblait pas. Mais le sujet n'était ni gai, ni triste, alors rien ne pouvait le faire remarquer. Après une courte pose, l'elfette continua.

- Mais il m'a dit autre chose, oui. Et je n'ai pas besoin qu'il me l'ait dit pour le voir. Depuis tout à l'heure, tu es absent, ailleurs. Je me suis demandé si c'était de ma faute, mais maintenant je crois que non. Quelque chose t'occupe l'esprit, et ce n'est pas forcément bon... Je crois qu'il aurait souhaité que tu me dises quoi...

C'est surtout moi qui aimerais que tu te confies à moi... Cette pensée ne se répercuta pas sur le visage de Leïla, elle ajouta même avec un petit sourire.

- Et ne me dis pas que c'est son départ qui te chagrine à ce point. Je le crois sans peine, mais il n'y a pas que ça...

La jeune elfe remercia mentalement le nain pour son bon sens, ce qui lui donnait en cet instant un peu plus de prestance et de maturité... Elle aurait bien voulu croire que cela venait d'elle... Mais à part cette sensation persistante, elle ne se sentait pas différente, toujours la même enfant légère et insouciante, qui croque la vie sans voir le reste... Pourtant, elle voulait vraiment aider Eraneir... si elle le pouvait...

Nymia lui ébouriffa les cheveux, elle avait sa fierté mais elle pouvait manifestement éprouvé de la sympatie. Elle paraissait vraiment penser ce qu'elle disait quand elle lui proposait son aide. Bien qu'il ne comptais pas en abuser, il fut ravit que pour une fois c'était lui qui avait pouvait avoir besoin de quelqu'un d'autre

-"merci, j'accepte votre proposition avec plaisir"

Puis il dépassa le groupe dépassant Le paladin et l'ange qui semblaient en pleine discussion, après les avoir dépassé il se souvint d'une chose concernant Agaërnohn. il se retourna sur lui même en marchant à reculons

-"Ha oui j'oubliais après nous être installés a notre prochaine arrête si vous pouviez me donner encore une leçon d'escrime je vous serai reconnaissant"

Se doutant qu'il ne refuserai probablement pas, il le laissa se replonger dans leur discussion, et se redirigea vers son but premier la petite colérique ^^. Elle devait l'avoir remarqué, elle forçais la marche.

Turielo resta derrière elle

-"Tu boudes encore ?"

-"Pas vraiment non"

-"J'en doute... Je sais que je suis pas douer pour comprendre une jeune fille, mais si tu pouvais ralentir et te calmer qu'on reprenne à zéro"

Fanriël soupira et obéit, elle marchait maintenant à son niveau, elle le regardait dans les yeux, avec un regard clair comme si elle savait ce qu'il allait lui dire


-"Tu sais tu as dit que j'étais idiot, tu devais sans doute avoir raison, mais j'essaye vraiment que tout se passe bien dans le groupe. Je viens de comprendre ce que tu ressentais, mais même si j'ai ma part de responsabilité ne pense tu pas que tu es un peu égoïste ?"

Tout compte fais ce n'était pas ce qu'elle avait prévu

-"De plus je ne vois pas pourquoi tu es jalouse de Leila, tu es comme une nouvelle petite soeur pour moi, tu compte vraiment beaucoup pour moi."

Ce qu'il disait lui faisait plaisir, mais il oubliait un détail, elle n'était pas sa soeur de sang et les émotions de la jeune fille balbutiaient pour Turielo, mais elle se contenta de ça. Il avait raison quelque part elle était égoïste, mais qui dans ce monde se souciait d'elle, a part lui ?


-"Je comprend, je..suis désolée. Je vais essayer de changer un peu ^^"

Elle n'en pensait pas un mot mais elle lui sourit de toute ses dents,ce qui rappela à Turielo les premier jour ou elle est entrée dans sa vie.
Le jeune elfe lui parut satisfait, bien que la résolution pour lui s'était passée bien vite.

-"Tu es sur que tu ne veux pas me parler d'autre chose ?"

-"Non,non je vais bien"

-*Sa petite soeur, hein, tout ça à cause de mon âge....*pensa t'elle

elle continua à caresser sous ses habits le pommeau du poignard que Turielo lui avait donner, la nuit des lézards

Le soleil n'était plus haut dans le ciel depuis un bon moment, la journée avait été longue mais Turielo remarqua que la distance parcourue était plus que correct, car il aperçevait au loins un fleuve de petite taille familier, ce dernier se jettant non loins de son village dans la mer

Il leur faudrai encore quelqus instants de marche pour atteindre le lieu que Turielo avait mentalement désigner pour leur arrèt mais le crépuscule n'arriverai qu'en même temps qu'eux.

Pour rejoindre le cour d'eau il fallait quitter la route au prochain embranchement et descendre une très légère pente, elle ne devr[ait poser aucun problème au chariot pensa t'il.

Le lieu du campemant était une petite plaine en contre bas de la route, il n'y avait aucun arbre dans les environs, à la place des buissons qui formaient des groupes,pratique pour se protéger du vent et utile aussi pour cacher un feu de petite taille.
De totue façon avec du bois de buisson ils navaient pas le choix à propos de la tailel du feu. A cette époque de l'année le fleuve était en étiage ce qui signifiait qu'aucun mauvaise surprise risquerai d'inonder le camp.

Quand il furent plus près du lieu Turielo déclara qu'il était temps de s'arretter. Il ajouta qu'il connaissait cet endroit et qu'il serait parfait pour une nuit.
Il ne leur demanda pas d'accomplir des tâches de base propres a tout campement, pour ce genre de détails le groupe est autonome, faire un feu ou préparer quelque chose dessu. Ils étaient certainement plus aguérit dans les voyages que lui.

Le crépuscule montrait le bout de son nez et Turielo ouvrit le chemin avec Fanriël vers petit fleuve

Après ces heures de marche sous le soleil, les deux elfes noirs n'étaient pas mécontents de pouvoir enfin profiter d'un peu de repos à l'ombre. Le crépuscule était toujours le bienvenu mais cette fois, il signifiait le repos. Quelles habitudes, ces espèces diurnes...

Pour cette fois ils ne prirent pas la peine de s'installer bien à l'écart du groupe, et Shiroï saisit la première occasion pour aller se poser et s'occuper de sa blessure. Torse nu, on pouvait voir sa cicatrice blanchâtre parcourir son ventre, qui n'était plus un problème depuis longtemps, mais aussi son côté droit d'aspect talé et meurtri. Sa peau avait foncé aux limites du noir, mais au moins la douleur avait diminué. Il nettoya un peu avec l'eau de la gourde que lui tendit sa sœur, puis il resserra ses bandages en grimaçant.
"-Je vais essayer de trouver de quoi manger. Tu n'as qu'à aller chercher du bois.
-Humhum..."

Et sans un mot de plus, l'elfe noir, d'un pas fatigué, commença à ramasser du bois mort par-ci par-là, avec ce qui restait des buissons morts.
*Tant qu'il ne sera pas guéri, il va être d'humeur exécrable...*

De son côté, armée de ses couteaux de lancer, Dhyna partit à la chasse.

Curieusement, l'assertion de Leïla, comme quoi son vieux frère n'avait pas besoin de l'améthyste ne rassura pas Eraneir. Pas du tout. La peine et l'affliction vinrent s'afficher sur son visage peu après, bien qu'il tenta de la dissimuler. Il s'en détacha peu à peu, balayant ses arguments avec un succès croissant.
Quand Leïla reprit la parole, il s'était remis. Eraneir s'étonna passablement de la situation: alors comme ça Leïla s'inquiétait pour lui? Il était aussi étonné que ce soit ce dont elle et Dragz' avait parlé, car, enfin, le vieux nain n'avait jamais fait la connaissance de Nymia... Il essaya de (et réussit à) prendre un air enjoué.
"Oui mademoiselle! Déclara-t-il avec malice. Tu sais, ce n'est pas vraiment grave, et ça n'éclipse pas totalement le départ de Dragz'... Mais voila: la nouvelle, la bohémienne qui vient de nous rejoindre... je la connais."
Et Eraneir se fit un devoir de lui expliquer sa vie d'avant la rencontre avec Dragz', et de la place que Nymia avait eu alors. Le paysage défila un bon moment, et ils eurent le temps d'en converser longuement, car ils perdirent le train de marche du groupe, et se laissèrent distancer rapidement. Jusqu'à ce que la fumée du camp ne se rapproche dangereusement. Eraneir, préférant ne pas en parler aux su et vu de tous, prétexta d'un court silence pour donner la conclusion:
"Mais, tu sais, je ne lui en veut pas vraiment. Je ne dis pas que je lui en ai jamais voulu, mais c'est un peu loin, et elle avait ses raisons, bien sûr. Je suis juste surpris, et un peu gêné...
Et il ne faut pas non plus oublier le pauvre Dragz'. On en était au dernier tournant avant le campement. Eraneir s'arrêta. Ses jambes commençaient à trembler. Tu sais, je t'envie un peu. Son teint devenait pâle comme un linge, tandis qu'il commença à serrer l'elfine dans ses bras. Tu risques d'être la dernière personne du groupe à l'avoir vu vivant. Il ne tint plus, et tomba à genoux, sans pour autant lâcher les épaules de Leïla. Le fou, le fou, le fou,...

Après une nuit trop courte et devant la longue journée de marche qui s'annonçait, Pomagek commença à chantonner pour se donner du courage :
"Il n'avait pas le poil long,
Il n'aimait ni la lune, ni les monts
La taille de son cou laissait à désirer,
Ses pattes arrières étaient rétractées ...

Pauvre ami, pauvre Terrien
Pourquoi as-tu agit comme ça ?
Il t'ont accueillis quand on se moquait de toi
Maudits humains qui t'ont transformé en chien.

Puis il a grandit
Dans la honte et le déshonneur
A cause de nous il est partit,
Et ce, pour notre malheur.

S'alliant à l'ennemi,
Protégeant ses troupeaux,
Il nous a tous trahit
Et tous le maudirent bientôt

Pauvre ami, pauvre Terrien
Pourquoi as-tu agit comme ça ?
Il t'ont accueillis quand on se moquait de toi
Maudits humains qui t'ont transformé en chien.

Comprenant vite notre erreur,
Nous nous excusâmes sur l'heure
Mais le mal était fait
Et déjà, tous s'entredéchiraient

Ceux qui étaient avec lui et ceux qui étaient contre
La séparation était imminente
Mais ceux qui allèrent à sa rencontre
Furent décimés par les bâtards de son Entente

Pauvres amis, pauvres Terriens
Entre frères, le sang a coulé
Des hommes vous êtes devenus les chiens
Et aujourd'hui, vous nous avez renié."

Après la dernière déclaration du paladin, Slyph avait gardé le silence, comprenant bien que réveiller les souvenirs enfouis de son compagnon de route le rendait triste. Il chemina donc rien dire de plus tout le reste de la journée mais ne s'autorisa pas lui même à se perdre dans ses pensées. Il s'intéressa plutôt aux environs, au paysage qui défilait sous ses yeux et surtout aux nombreuses conversations qu'il pouvait capter autour de lui. Il n'avait pas l'ouïe plus fine qu'un autre, mais put entendre la plupart des mots prononcés lors du voyage. Il ne put cependant pas entendre la fin d'une intéressante conversation entre la petite elfe qui lui rappelait tant son ancienne protégée et l'elfe abandonné par son vieil ami. Dommage, cette histoire de pierres magiques m'intéresse au plus haut point. Deux ou trois hommes ont déjà mentionné l'existence de tels artefacts en ma présence, mais aucun n'en avait déjà vu. Je me demande si Eraneir acceptera de me les montrer, qui sait, je pourrais toujours demander à un mage s'y connaissant un peu de m'en créer une ou deux. Ne serait-ce que pour mon épée, elle commence à devenir lourde et je me fais vieux moi même. Je lui demanderai ce soir au bivouac.

Mais au cours de la journée, un détail attira son attention : un corbeau volait au dessus d'eux. Ce détail était sans importance pour toute autre personne que Slyph, mais à ses yeux cet oiseau représentait le malheur. Oui, vieil homme, je me souviens bien que je ne pourrais pas me battre tant qu'il sera au dessus de nous. Si seulement les flèches pouvaient transpercer mon oiseau, si un sort pouvait l'envoyer loin d'ici,... J'ai pourtant tout essayé pour le faire partir. Désolé coéquipiers, mais si un quelconque danger se présente devant nous, je ne pourrais prendre part au combat... Je te hais vieil homme. Mais le corbeau ne semblait nullement intéressé par les menaces que Slyph faisait en son for intérieur. Il crut bon malgré tout d'informer Agaërnohn de la situation.

Messire, je dois vous prévenir d'une chose : si un combat survenait, je ne pourrais me joindre à la défense du groupe tant que cet oiseau de malheur nous survolera. Une vieille malédiction qui hélas m'a frappé il y a bien longtemps.

Après avoir prononcé ces mots, Slyph redevint silencieux et recommença à écouter ce qui se passait alentour. Le soleil commençait à descendre sur l'horizon.

[Hrp] Si Hyihyil n'éprouve pas le besoin de répondre à ce message, considérez que Slyph a passé le reste de la journée sans parler et a (presque) tout entendu de ce qui s'est dit. Sinon, hé bien nous verrons [Hrp off]

Après cette déclaration comme un aveu venant du semi-ange, le paladin semblait un instant étonné et resta immobile, semblant réfléchir. Puis, comme s'il comprenait une sorte de relation entre les paroles de son compagnon et la présence de l'oiseau d'ébène, il reprit la route et se replaça rapidement à la hauteur de Slyph.

"Veux-tu dire par là que la présence de ce volatile pourrait t'être mortelle ?" Il le chercha du regard, sachant qu'il était toujours là, sentant sa présence derrière la cime des arbres "Est-ce bien celà ? Une bien étrange malédiction..."

Agaërnohn soupira profondément. Tête baissée, il regardait sans rien dire son gantelet d'acier tendu devant lui. Il imaginait sans mal la main décharnée qui s'y cachait. Sa malédiction... Décorée de runes et plusieurs fois bénie par une flopée de hauts prêtres, mais une malédiction néanmoins... Une malédiction d'ivoire...

Sa non-vie actuelle était pourtant une bénédiction. Une nouvelle chance de vaincre le Démon, de récupérer l'Oeil et de sauver l'Ordre...

A ce point de ces réflexions, il se sentit ragaillardi, poing dressé. Il sait que sa nouvelle condition l'a rendu plus fort, plus résistant et que de telles capacités sont autant d'atouts dans le combat qu'il aura à mener contre son adversaire.

Sans compter sur ses nouveaux alliés. Le semi-ange, ou son antipode à peau sombre arborant le visage de sa bien-aimée Virwen disparue depuis bien longtemps. Et tous les autres... Même les jumeaux, s'ils pouvaient ne pas suivre la Prophétie, pourraient être de bons compagnons... Pourraient...

S'il l'avait pu, il aurait sourit à son camarade ailé.

"N'aie crainte, camarade. Je comprends parfaitement et assurerait tes arrières si nous avions à combattre en présence de ton oiseau de malheur." Il accompagna ses derniers mots d'une claque amicale sur l'épaule de Slyph, sorte d'accolade rapide.

...
Nymia remercia une nouvelle fois l'arrêt du midi qui lui avait permis de dormir un peu. Et une nouvelle fois elle regretta qu'il soit passé depuis si longtemps. Elle n'avait par contre plus la force de pester contre...
Dehors, le paysage passait à une lenteur qui l'aurait terrifié si elle avait réussi à réfléchir à quelque chose durant cinq minutes continues. Son esprit papillonnait, et encore, avec application. Une seule idée s'imposait dans son esprit, qu'il fallait repousser encore et toujours, avec une application constante, celle qui disait qu'il serait si bon de laisser les chevaux faire tout le travail. Si bon... A côté d'elle, son chat semblait, lui, dormir pour deux. Elle ne lui en voulait même plus.

Quand Turielo annonça l'arrêt, il lui fallut même un moment pour comprendre qu'elle pouvait enfin se reposer... non, qu'elle pourrait se reposer, quand elle aurait fini de s'occuper des chevaux, de la roulotte, et... Commençant à se lever de son banc, elle s'approcha des chevaux, les détella, posa les sangles près d'elle. Quand ceux-ci se couchèrent lassement deux pas après, elle fit un geste de trop: elle se pencha pour les carresser. elle s'aperçut alors qu'elle ne pouvait plus se lever, que même sa volonté de fer était vaincu, et, sans plus chercher à combattre, se coucha entre les deux bêtes. Elle ne fit pas de rêve. Un peu plus tard, son chat s'installa lui aussi à côté d'elle, près de sa gorge.